Le mot du Président

A l’heure ou gouvernement, politiques et opérateurs télécoms discutent du haut, du bon, du très Haut Débit, quels sont les enjeux pour que la population puisse disposer d’un accès confortable aux services numériques ?
 
Les services, vous le savez ami lecteur, c’est l’affaire des Américains (avant que les Chinois ne leur prennent la place) et nous Européens, comme nous n’avons pas ou trop peu d’offre de services (oui oui, les Google, Facebook, Amazon …) nous discutons à n’en plus finir de déploiement d’infrastructure.
 
Mais au fait, c’est quoi cette infrastructure ?
Trop souvent l’infrastructure est associée à des équipements de hautes technologies, systèmes Radio, équipements et fibres optiques ou Giga-Routeurs de haut vol.
Dans les faits, et au-delà de ces équipements technologiques, indispensables, il nous faut prendre en compte la partie support, le génie civil, les tuyaux, les pylônes et leur raccordement, les chambres et les répartiteurs et sous répartiteurs, les poteaux, les bâtiments, tout ce qui supporte les équipements qui activent le réseau, et représente l’essentiel des investissements. Ces infrastructures (850 000 km d’artères de génie civil, 18 millions de poteaux et 110 millions de paires kilomètres de câbles selon certaines sources) constituent ce que les spécialistes appellent l’infrastructure Non substituable.
Non substituable ? Ce qui ne peut pas être reconstruit aisément.
Imaginez l’état des rues dans nos villes, et des routes, si tel ou tel acteur se mettait dans la tête de construire ses fourreaux et ses chambres, en dupliquant ceux courant sous la quasi-totalité de nos rues, de nos routes de nos autoroutes. Et je ne veux pas parler du coût.
 
C’est toute l’hypocrisie de la régulation actuelle, d’abord européenne, que d’affirmer la mise en concurrence des acteurs des réseaux fixes comme mobiles, alors qu’elle maintient la propriété de ces infrastructures dans la main d’un seul acteur, qui plus est du plus dominant, l’historique (Deutsche Telekom, Orange, Telefonica, et combien les autres)
 
Et pour quel résultat ? Dans la course au très haut débit, la place des grands pays européens n’est pas enviable, loin s’en faut, et comment croire que la dynamique de la concurrence puisse jouer à plein alors qu’un seul acteur reste propriétaire de l’infrastructure Non substituable, et est censé la louer à ses concurrents dans des conditions équitables ! Comment y croire ?
C’est un peu comme si une société de transport était propriétaire des autoroutes, et faisait payer ses concurrents pour l’utilisation de son infrastructure, comment imaginer que la concurrence puisse se développer de façon réelle et durable !
 
Certes, les régulateurs comme l’ARCEP s’ingénient à ouvrir ces infrastructures, et ne cessent de complexifier les règles d’ouvertures de ces infrastructures essentielles, indispensables, mais c’est appliquer un sparadrap sur une jambe de bois.
 
Ne serait-il pas temps de revoir les sacro-saints principes de mise en concurrence par l’infrastructure, et de s’intéresser enfin à l’émergence des services, laissant la propriété de cette infrastructure essentielle au bien commun, par exemple les collectivités locales.
 
Si nous en restons là, dans le cadre des déploiements actuels hors des grands centres urbains, les collectivités locales, qui ont souvent largement participé au déploiement du cuivre, devront payer un loyer pour déployer la fibre dans les RIP (Réseau d’Initiative Public) et ce aujourd’hui et demain, et cela pour des dizaines d’années !
 
Pour en débattre, je vous invite à vous inscrire à notre soirée-conférence, organisée conjointement par Forum ATENA, l’IREST et l’AFUTT, le 19 octobre prochain. C’est gratuit, mais l’inscription est obligatoire.
 
D’ici là, j’espère retrouver certains d’entre vous pour le dîner-débat qui s’annonce passionnant sur le Transhumanisme, avec Béatrice JOUSSET-COUTURIER, une soirée Networking d’échanges de qualité sur un sujet qui nous transportera dans le futur proche comme lointain. C’est le 5 octobre, autour d’un repas, il reste encore quelques places.
 
Bonne lecture de cette newsletter
 
Auteur: 
Philippe Recouppé, Président de Forum ATENA

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