Edito : Quelle concurrence sur les marchés télécoms en France ?

À l’heure du dépôt des dossiers de candidature sur les nouvelles licences mobiles en 700 MHz, afin que les opérateurs puissent étendre les capacités et la couverture de la 4G, l’un des sujets à la mode est bien celui de la consolidation du marché des télécoms.
Qu’en est-il ? Que penser ?
Combien d’opérateurs d’infrastructure avons-nous ? Quatre ? Est-ce bien exact ?
En fait, Free utilise encore aujourd’hui massivement l’infrastructure d’Orange, et SFR/Numéricable et Bouygues telecom partagent une partie de l’infrastructure terminale, dans les zones moins denses, justement celles qui coûtent cher à déployer, particulièrement au regard de ce qu’elle rapporte.
Le roaming de Free chez Orange d’une part, et le partage d’infra d’autre part, sont de bonnes solutions, elles démontrent que ce n’est pas la possession de l’infrastructure qui fait l’offre, et qu’une offre commerciale peut s’appuyer, en tout ou partie, sur une offre de service (accès aux services réalisés sur l’infrastructure d’un autre).
Et je passe sous silence les MVNO (Mobile Vitual Network Operator) qui n’ont pas de licence mobile, donc pas de réseau d’accès, et souvent pas de réseau du tout, et qui pourtant participent à dynamisme du marché.
C’est un peu comme dans l’ADSL, avec le dégroupage, ou les concurrents d’Orange louent la partie terminale des lignes de cuivre à l’opérateur historique, seul processeur de l’infrastructure nationale.
C’est aussi ainsi que les opérateurs de services aux entreprises raccordent nombre de leurs clients, en louant les infrastructures d’Orange ou de SFR, ce qui participe à la concurrence sur ce marché, et donc à son dynamisme d’innovation.
Sur les accès fibres optiques, il est URGENT de mettre en place des mécanismes similaires, sinon le monopole, au mieux le duopole, va s’installer à nouveau, handicapant la dynamique du marché.
La conclusion ? NON, la consolidation du marché français à trois opérateurs n’est pas une nécessité ! Ce serait bien plutôt une catastrophe, et la fin de l’ouverture réelle du marché à la concurrence, la négation de l’émergence de nouveaux acteurs, acteur du service, possédant tout ou partie de leur infrastructure. Mais quatre acteurs ne signifient pas nécessairement quatre infrastructures.

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Auteur: 
Philippe Recouppé, Président de Forum ATENA