FGI 2015 - Forum de la Gouvernace de l'Internet - Atelier Surveillance Cyber

La sécurité peut-elle être le résultat d’un algorithme ?
Les événements récents montrent que ce sujet ne manque pas d’échos dans l’actualité : Wikileaks, révélations d’Edward Snowden, projet de loi sur le renseignement, remise en cause par la justice et le congrès américains des opérations de surveillance de la NSA, contestation épisodique de certaines pratiques d’entreprises comme Google et Facebook.
 
Néanmoins le grand public, et plus spécialement la jeunesse, disposent de peu d’information sur ces phénomènes et sur leurs conséquences possibles pour la vie pratique des individus comme des institutions. Un des objectifs du Forum de la Gouvernance Internet, et plus particulièrement de notre atelier, devrait être de les aider à en prendre conscience par la diffusion d’informations appropriées sur les risques encourus et les moyens de s’en prémunir.
 
Il serait intéressant, lors de la réunion de l’atelier, de procéder à un bref sondage à main levée pour savoir quelle proportion de l’assistance, a priori mieux informée de ces questions que la population moyenne, adopte des comportements de prudence à l’égard de ses données personnelles et de sa communication sur l’Internet.
 
Il est possible de distinguer trois types d’acteurs enclins à des activités de surveillance légitimes ou illégitimes :
  • acteurs étatiques ;
  • entreprises ;
  • particuliers.
A priori seules les autorités publiques ont quelque légitimité à surveiller des personnes ou des institutions privées (noter les articles indéfinis des, et non des articles définis les). Encore de telles actions de surveillance doivent-elles être encadrées par des instances démocratiques de protection des libertés civiles, sous le contrôle notamment du pouvoir judiciaire (à supposer qu’existe en France un tel pouvoir, ce que conteste l’Union européenne non sans quelques arguments).
 
C’est l’enjeu du débat actuel autour du projet de loi français sur le renseignement.
 
Il reste un point positif : l’Europe est sans doute le seul espace géographique où la question de la protection des données personnelles soit posée de façon insistante. Les États-Unis semblent sortir de la léthargie civique engendrée par le 11 septembre 2001 et qui a permis le vote et l’acceptation du Patriot Act, et rejoignent ainsi les préoccupations européennes.
 
Mais au-delà de ces activités de surveillance explicite commence la zone grise de la collecte, du croisement et de l’analyse de données personnelles de toutes sortes par des entreprises, au premier rang desquelles les plates-formes d’intermédiation. La conscience de ces activités et de leurs répercussions à moyen terme est encore plus faible pour la plupart des citoyens que pour ce qui concerne les activités étatiques.
 
Il nous faut donc signaler que des institutions aussi importantes et apparemment aussi stables que le système de santé et de protection sociale, les entreprises de transports publics et de distribution d’énergie, les compagnies d’assurance et les banques verront dans les années qui viennent leur fonctionnement et leur mode de financement bouleversés de fond en comble. Ce qui mène à poser la question ultime : la France se prépare-t-elle à aborder ces transformations avec succès ? 
 
 
Quatre interventions brèves (moins de dix minutes) sont prévues pour lancer le débat (après une très brève introduction par Laurent Bloch) :
  • Frédérick Douzet : encadrement des activités de surveillance de l’État par des instances démocratiques de protection des libertés civiles ;
  • Dominique Lacroix : surveillance et transhumanisme ;
  • Kavé Salamatian : replacer la question de la surveillance dans le problématique du fonctionnement global de l’Internet ;
  • Ary Kokos : la sécurité par algorithme et les « boîtes noires » sont-elles des solutions, à quels problèmes d’ailleurs, bref ne serait-ce pas tout simplement de la fiction ?
Cet atelier s’inscrit dans les nombreux ateliers qui auront lieu lors du FGI 2015 (Forum de la Gouvernance de l’Internet) le mardi 2 juin à l'Université Paris Descartes à Paris. 
 
Evènement gratuit, inscriptions en : http://www.igf-france.fr/
Auteur: 
Laurent Bloch – Comité d’organisation du FGI