Mot du Président

Mois après mois, les thématiques abordées dans ce papier mensuel varient, autour de confiance, sécurité, souveraineté, gouvernance. Ces derniers jours, le débat sur le renseignement est devenu vif et important, et il enrichit et complexifie encore la problématique de l’adaptation de notre société aux usages et moyens du numérique !

Dans ce contexte, je voudrais rappeler que dans le pays du « liberté-égalité-fraternité », le rôle de l’état est bien la protection des citoyens, la finalité n’est pas la surveillance, mais un moyen pour assurer ces principes.
Que la sécurité doive également être assurée dans la société numérique, c’est une évidence, tant sa place est importante, et le sera demain. Que les règles doivent être adaptées en est une également.
Pour autant, les moyens proposés ne doivent pas détruire nos valeurs par souci d’efficacité, et particulièrement la plus fondamentale et la première d’entre elles : la liberté.
Les technologies disponibles sont immensément puissantes, et, après la NSA, la tentation est grande de leur confier notre devenir. Oui, les technologies du numérique peuvent permettre de faire beaucoup de choses, la surveillance généraliste est à notre portée. Doit-on pour autant y recourir ?
La puissance, le passage en force, la précipitation sont trop souvent le recours du pouvoir, alors que la mesure, la retenue, la justice devraient en tout premier lieu guider nos guides. Et le débat, dans la sérénité et le temps, devrait toujours être le cadre de la recherche de l’approprié.

En répondant à la peur par plus de sécurité et moins de liberté, nous détruisons notre société, nous donnons raison à ceux contre lesquels nous voulons lutter.

Pour y réfléchir dans la sérénité, cette citation :
« Quand l'état est fort il nous écrase, quand il est faible, nous périssons »  Paul Valery.

Bonne lecture.

Auteur: 
Philippe Recouppé, Président de Forum ATENA