Des cours sur la cybersécurité aux planches d'une scène de théâtre

Quand je donne un cours sur la cybersécurité, je me pose la question : Comment mon cours est-il reçu par les participants ? Aux regards qui pétillent, à l’attention soutenue de la salle ou au contraire aux élèves qui explorent le paysage par la fenêtre, ou se focalisent sur leurs smartphones, on sent bien l’impact et donc l’utilité des informations qu’on veut faire passer.

Et le cours s’il a intéressé sur le moment a-t-il pour autant été profitable ? A-t-il atteint les objectifs fixés qui sont de rendre les participants plus méfiants face aux dangers du cyberespace ? A-t-il contribué à les rendre mieux aguerris pour utiliser efficacement les contre-mesures qui peuvent diminuer les risques qu’ils encourent ? Les quiz et les questions ouvertes permettent d’en avoir un premier aperçu et parfois on s’aperçoit qu’on n’a pas été assez clair ou assez convaincant et que ce qu’on a pensé avoir dit n’est pas tout à fait ce qui a été entendu.

Même chose pour les évènements qu’on organise. Ont-ils été ce que les participants espéraient qu’ils soient ? Etait-ce une perte de temps ou au contraire pour les participants une occasion de se poser les bonnes questions et de les poser aux intervenants ? Le thème choisi a-t-il était couvert en totalité ? Quand les participants reviennent régulièrement à nos évènements, quand leurs témoignages directs ou à travers les réseaux sociaux sont positifs, il est sûr qu’on est récompensé pour nos efforts et le temps qu’on a consacré à leur organisation. Mais si c’est un grand silence qui suit l’évènement, que penser ?

J’ai découvert, tout à fait par hasard, une autre manière d’enseigner, de transmettre son savoir en conservant l’auditoire captif et captivé. Une méthode qui est loin d’un cours magistral ou d’une présentation sur slides, et qui atteint immanquablement son objectif tout en étant ludique : La pièce de théâtre, comédie ou tragédie, sur la cybersécurité.

Quand elle est bien maîtrisée, quand les acteurs se donnent au public et partagent leur passion d’être sur scène en exprimant leurs sentiments, en laissant exploser leurs émotions, un lien se crée avec le public et les limites de la scène s’éclipsent. Les acteurs, le public ne font qu’un. On ne joue plus, on vit la scène, et le courant passe, le public apprend, le public comprend. La théorie, la pratique se confondent dans les réparties, dans le jeu des acteurs, et plus qu’une présentation la mieux préparée, la scène de théâtre a le pouvoir de faire éclore au fond des cœurs, cette fleur sombre pleine de passion et de beauté qu’on appelle le savoir.

Nous jouons dans une pièce de théâtre « L’affaire JeRiposte ». Un patron a subi une cyberattaque avec défiguration de son site web qui le ridiculise, avec déni de services distribué qui le paralyse, avec vol d’informations sensibles qui le culpabilise. Le coupable est de toute évidence son concurrent direct, il a les preuves. Il va se venger par une contre-attaque qui lui fera le plus de mal possible, mais en a-t-il le droit ? Furieux, accompagné de sa directrice de la communication, il va voir son avocate, spécialisée dans le droit du numérique pour demander conseil. Suivent les considérations légales, humaines, techniques. Et voilà que l’affaire se corse et dérape avec l'apparition de celui qu'on n'attendait pas, mais je ne vous en dirai pas plus ici. 

Chaque représentation est une première car nous adaptons le scénario en fonction du public, en fonction de l'actualité. Les acteurs sont bien sûr avant tout des professionnels, de grands experts de la cybersécurité, impliqués dans la défense du cyberespace. Le théâtre est notre seconde passion. Vous passionner est notre seconde nature.

 

 

 


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Auteur: 
Gérard Peliks Président de l’atelier sécurité et VP de Forum Atena gerard.peliks@forumatena.org