Numérique, robots et Intelligence Artificielle dans l’administration française

D’après le classement du DESI (Digital Economy and Society Index) l’économie française, en Europe, se situe au 16 ième rang dans le domaine du numérique. Concernant la robotique le Japon, l’Allemagne et bien d’autres ont déjà pris un peu d’avance. Pour les domaines de l’Intelligence Artificielle et de l’IoT, internet des objets, il y a en France des réflexions dans le privé et dans l’administration mais encore très peu de réalisations.  

Face à ce que beaucoup d’économistes qualifient de nouvelle révolution, quel doit être le rôle de l’état ? 

- Une attitude libérale sans intervention, qui supposerait que les dirigeants d’entreprise français sont bien conscients de l’importance de cette révolution et qu’ils sont prêts et bien préparés à prendre les décisions d’investissement.

- Une politique économique fondée sur des incitations fiscales, des offres financières, et des plans d’actions dans l’éducation et la recherche, mais qui risque d’être timorée parce que définie dans le cadre d’un budget serré soumis à des tensions dans pratiquement tous les ministères.

- Une autre politique fondée sur l’idée que c’est l’Etat, par le biais de ses administrations qui serait le premier investisseur opérationnel pour ses propres besoins et ainsi un moteur pour le privé. Cette suggestion nous l’exposons brièvement dans cet article.

Les bénéfices de cette politique seraient bien entendu profitables aux administrations elles-mêmes mais aussi pour tout le secteur privé.

Il faut bien comprendre que pour un chef d’entreprise surtout dans les PME et ETI, la décision de robotiser ses ateliers de production, ne se fait pas en claquant des doigts mais fait l’objet de longues réflexions et d’une véritable angoisse. C’est un peu comme dans les années 70 au moment de la migration des machines comptables mécaniques vers l’informatique. Les applications de l’IA et de l’Internet des objets devront faire leurs preuves en matière de performances, de confidentialité et de sécurité pour gagner la confiance des responsables d’entreprise. 

Ainsi les différentes étapes des projets pilotés dans les administrations et entités qui en dépendent   constitueraient une véritable école d’expériences préliminaires :

La gestion de l’appel d’offre, la méthode de choix, la gestion des délais, les formations, l’installation, les tests, le service après-vente, avec évidemment tous les aspects juridiques financiers et contractuels, dans une optique de long terme. Les directions des administrations qui auront vécu ces étapes pourront alors jouer le rôle d’exemples à suivre et de consultants   expérimentés au profit des entreprises du privé quelle que soit leur taille. 

De plus, le déploiement de tous ces projets dans l’administration va générer des résultats en chiffres d’affaires et en créations d’entreprises française impliquées dans toutes les étapes des projets. Ces nouvelles entreprises de production, de maintenance, de conseils et services seront alors bien présentes et expérimentées pour assurer le déploiement de leurs offres vers le privé. 

Pour l’administration française, ce scénario serait une immense opportunité lui permettant   de transformer son organisation, sa gouvernance, son esprit et ses méthodes dans son intérêt propre mais aussi dans celui de l’économie en générale, tout en respectant l’esprit du service publique.

Il y aura certainement des réticences provoquées par la peur du changement, par des postures réactionnaires face au progrès ou par le fait que les coûts des projets auront un impactent sur les budgets alors que les effets positifs, gains de productivité, nouvelle croissance, rentrées fiscales ne seront tangibles que dans un terme de quelques années. Il faut cependant bien assimiler le fait que la durée de la nouvelle révolution numérique se mesurera en décennies, comme toutes les révolutions !

 

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Auteur: 
Bernard Biedermann

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