Mot du président

Bonjour et belle année à tous,

Lors des états généraux convoqués par Louis XVI le 27 avril 1789, le rapport général sur les doléances du pays contient cette formule : « la nation française s’élève avec indignation contre la violation du secret de la poste, l’une des plus absurdes et des plus infâmes inventions du despotisme » Où en sommes-nous ? Et qui sont les despotes ?

Après PRISM et la NSA, et les révélations d’Edward Snowden, et à l’heure où tous parlent du nouveau règlement, du fameux RGPD, quelques modestes réflexions :

De quoi parle-t-on, que sont ces données personnelles ? Celles qui sont attachées à une personne physique. Entendons-nous bien, les données en question ne sont pas seulement les données que vous fournissez en saisissant vos coordonnées sur un formulaire web, mais aussi les données que tels ou tels applications, navigateurs, OS vont chercher dans votre machine, l’adresse de la connexion, l’identité de votre terminal, et tout cela sans votre autorisation. Oui, pour partie ce sont des données volées.

Les instruments techniques sont nombreux, particulièrement sur les smartphones, et ces données sont ensuite exploitées et aussi revendues à votre insu, nous en reparlerons.

Nous sommes, à n’en pas douter, dans le plus mauvais roman de science-fiction qui soit.

Depuis quelques semaines, l’un après l’autre, les Google, Facebook et autres GAFA, NATU et BATX mettent leurs conditions générales à jour, et les milliards de « I agree » se déversent, bloquant toute évolution de l’écosystème, et rendant le nouveau règlement  (RGPD) bien désuet.

 

 

Pour ne pas vous casser trop la tête et vous angoisser inutilement avec ces nouvelles règles, je ne peux que vous conseiller de lire le rapport de Generation libre « Mes data sont à moi », avec la participation de Gérard Peliks et de quelques autres, et de suivre le blog de Marc-Antoine Ledieu, avocat et auteur d’une superbe BD, dont vous suivez les épisodes dans notre news, sa synthèse en version 3 est vraiment agréable avec ces superbes illustrations BD. C’est ici : http://www.ledieu-avocats.fr/rgpd-synthese-et-audit-rgpd-v3/

Et pour aller plus loin,

 

Individuellement, par notre comportement, par nos choix, par la configuration et les usages de nos différents outils numériques, nous devons redéfinir comment nous voulons utiliser les formidables services de l’Internet. Votre serviteur, européen Schtroumpf grognon de première catégorie, a lu les nouvelles conditions d’utilisation de votre moteur de recherche favori : c’est tout sauf clair, interminable, et ça dit quand même assez clairement que je dois être d’accord pour qu’il collecte un maximum de données sur mes recherches, et qu’il les vende.

Du coup, votre serviteur, toujours Schtroumpf grognon, n’a pas accepté, et doit donc se tourner vers d’autres moteurs, qui fonctionnent très bien d’ailleurs ;-) Se faire voler ses données personnelles, vendre ses données personnelles, ou conserver, préserver ses données personnelles, là sont bien les enjeux devant lesquels l’internaute se trouve, sans visibilité, sans outils, ou presque.

Trois droits doivent être reconnus, celui de tout donner (vendre) en échange d’un service, celui de garder ses données et d’acheter les services, et celui de choisir quels types de données, dans quelles situations, seront conservés, ou au contraire vendus en échange de services. Je n’évoque pas ici le droit de se les faire voler !

 

Pour en parler, et faire avancer ce dossier, l’année 2018 n'y suffira pas, mais j’espère qu’elle y contribuera, et vous aussi.