Une nouvelle mission pour l’Atelier Intelligence Économique : La disruption du système financier

Je me propose d’initier et de conduire une réflexion sur la possibilité de disruption du système financier.
Disruption est un mot d’origine latine. En économie, la disruption désigne le bouleversement, par une stratégie inédite, d'un marché sur lequel les positions sont établies. Théorisé dans les années 1990, le terme disruption émerge dans les années 2010, alors que les nouvelles technologies facilitent son développement.

La disruption est une méthodologie dynamique tournée vers la création. Elle fonctionne comme un outil accélérant la remise en cause des conventions qui brident la créativité des entreprises. Elle permet de faire émerger les visions nouvelles qui sont à l'origine des grandes innovations. On peut citer des succès disruptifs spectaculaires comme Apple, Airbnb ou Alibaba. Le concept est souvent rapproché de la destruction créatrice théorisée par Joseph Schumpeter.

Mais la vision de Schumpeter de l'innovation, comme processus de « destruction créatrice », était avant tout descriptive. Et la destruction l'emporte souvent sur la création par faute d'investissement suffisant en capital dans les innovations disruptives.

La disruption est un principe qui peut a priori dynamiter toutes les institutions installées.

Je pense depuis le milieu des années 1990 que l’internet, invention de notre ami Louis Pouzin, est une machine à casser de l’ordre établi et que la définition de l’Intelligence Economique, qui place l’information, la donnée au cœur du système annonce le nouveau paradigme, issu de la troisième révolution industrielle de 1980. Je considère que l’Intelligence Economique apporte la grille de lecture, en termes de menaces et d’opportunités de ce nouveau modèle.

A mon avis, le modèle économique de la troisième révolution industrielle favorise les disruptions pour trois raisons :

  • Les bénéfices offerts par la dématérialisation font facilement oublier aux clients certains luxes dont ils bénéficiaient ; cela va même jusqu’à une acceptation de baisse de qualité.

    Par exemple le MP3 a renversé le marché du CD audio malgré une qualité de son médiocre car il offre gratuitement ou quasi-gratuitement en direct sur le smartphone un choix infini de musiques.
     

  • L’appropriation des nouveautés n’a jamais été aussi facile. Un produit disruptif se diffuse uniquement si les consommateurs peuvent facilement le tester avant achat. Or, les nouveaux business models du numérique sont largement basés sur des offres gratuites, ce qui permet des campagnes d’essai massives à moindre coût.
     
  • La diffusion des innovations bénéficie des nouvelles formes de prescription numérique.

    Les systèmes de recommandation au sein des réseaux sociaux sont beaucoup plus efficaces que le marketing de masse pour vaincre la méfiance face aux nouveautés. En outre la taille des marchés offert par les plateformes mondiales permet d’atteindre rapidement le seuil critique au delà duquel une innovation devient connue et crédible.

Les mots « digital » et « numérisation » sont trop restrictifs. Je préfère l’expression « informatique anthropologique favorisant la convergence de quatre types de technologies : les Nanotechnologies, les Biotechnologies, les sciences de l’Information, les sciences Cognitives. »

Cette vague des NBIC s’inscrit dans des mouvements extrêmement rapides qui ont déjà lieu ou sont en cours. On a d’abord assisté à la transformation de la musique et de la presse. Tous les secteurs seront impactés. Pourquoi pas celui de la finance ?

Ma démarche sera développée au sein de mon Atelier Intelligence Economique en collaboration avec l’Atelier Etat Plateforme de Forum ATENA.

En toile de fond plusieurs domaines serviront de sources à la construction des idées.

1- Le risque d’une nouvelle crise économique et financière mondiale.

La politique monétaire actuelle augmente t’elle ce risque ?


2 - Le surendettement de l’Etat en France à hauteur de 96,5% du PIB.

Deux crises se conjuguent : la crise des finances publiques et la crise de la finance privée. Leur conjonction nous fait vivre un étranglement et un péril majeur. La classe politique depuis trente ans entretient les français dans un déni de réalité.


3 - Le financement de l’économie réelle.

Dans le monde contemporain les liquidités sont abondantes mais paradoxalement l’investissement productif se révèle souvent insuffisant pour consolider la croissance.

Quels sont les voies et les moyens pour mettre plus et mieux la finance au service de l’économie réelle ?


4 - La disruption du système bancaire

a) Les banques utiles mais critiquées

  • Le rôle du système bancaire pour les entreprises et les ménages
    Le système bancaire un rouage essentiel du capitalisme
    Les banques adaptées à l’économie fordiste
     
  • Deux vagues de crises bancaires
    1985 les banques prises en étau
    2008 une violente réaction
     
  • Le système bancaire contemporain
    Les banques se désengagent de l’économie
    La conformité réglementaire est un actif aux effets ambivalents

b) A nouvelle économie nouveau système bancaire

  • Une expérience utilisateur qui n’est plus au niveau
    La banque et la vie quotidienne des clients
    Les motifs de la mauvaise expérience bancaire ne sont pas tous légitimes
     
  • Une proposition de valeur inadaptée à l’économie d’aujourd’hui
    Le financement des entreprises doit s’adapter à l’innovation en continu
    Le financement des ménages doit intégrer l’intermittence
     
  • Les entrepreneurs ont du mal à rentrer sur le marché bancaire
    Le secteur bancaire en résistance face à la transition numérique
    Le régulateur ne facilite pas la tâche des nouveaux entrants

c) Que faire ?

  • Mettre le régulateur au service de l’innovation
  • Accélérer l’ouverture des données bancaires
  • Subventionner des produits bancaires adaptés aux risques contemporains

5 - Les crypto-monnaies, ICO (Initial Coin Offerings) quels risques et quels règles ?

L’émergence de nouvelles technologies et de services innovants conduit à de nouvelles formes de financement pour les entreprises. Jusqu’à présent elles sont utilisées principalement par les acteurs de l’économie numérique.

Dans ce contexte de développement extrêmement dynamique, quels sont les risques pour les investisseurs et les émetteurs qui aujourd’hui opèrent en dehors de toute régulation spécifique ? Quelles mesures les régulateurs pourraient-ils prendre pour encadrer ces pratiques au niveau national et européen ?

Notre approche dans l’atelier visera à poser les éléments d’innovation des ICO (Initial Coin Offerings). Les problématiques juridiques seront détaillées. Je rentrerai en contact avec l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) pour connaître ses perspectives d’encadrement réglementaire. Enfin des acteurs, émetteurs et intermédiaires, ayant expérimenté le montage d’ICO partageront leurs expériences et qualifier les enjeux sur les plans juridiques, financiers et technologiques.


6 - Le passage de la monnaie électronique à la monnaie numérique.

Avant d’établir le programme de cette mission de l’atelier prévoyant des réunions mensuelles avec un thème choisi, je procéderai à une consultation individuelle de plusieurs personnes de mes relations pour définir, baliser et éclairer le sujet.

A bientôt pour des réunions riches.

 

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Auteur: 
Christophe DUBOIS-DAMIEN - Administrateur de Forum ATENA - Président de l’Atelier Intelligence Economique

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