L'idée d'implémenter un nouvel internet sous le protocole RINA, basé sur des racines en Open-Root, a été présentée et acceptée par le nouveau gouvernement arménien.
Félicitations pour ce succès à Louis Pouzin et Chantal Lebrument, invités le 10 octobre 2018 à Erevan en Arménie pour une participation au sommet économique de la Francophonie.
Louis Pouzin a rencontré le président et le premier ministre arménien, qui sont demandeurs de tout projet pouvant aider le pays à se développer numériquement.
Open-Root correspond à cette attente.
Grâce à l'entregent de Philippe Poux de Forum Atena et représentant de la communauté arménienne du G2iA, des contacts positifs ont été établis avec des investisseurs issus de la diaspora. L'annonce a été faite lors d'une cérémonie officielle, en présence du 1er ministre, Nikol Pachinian.
L'Arménie va devenir le premier pays à implémenter le nouveau protocole RINA - alternative à l'internet sous TCP/IP - et à créer un pôle de compétence avec une offre de formation unique à ce jour.
Il s’agit d’une relance importante de l'offre d'Open-Root, qui devient ainsi incontournable ; les sites et usages développés sous RINA étant basés sur des racines Open-Root pour l'Europe.
Voir le site open root : www.open-root.eu/
Voir l’article : « Open Root : Louis Pouzin, grand père d’internet veut révolutionner sa gouvernance »
https://www.silicon.fr › Régulations
Le projet RINArmenia a été initié par Startdoon avec le soutien du gouvernement de la République d’Arménie.
Startdoon est un incubateur créé en octobre 2016 dont la principale mission est d’accompagner les entrepreneurs arméniens sur le marché européen avec l’aide de la dynamique communauté arménienne de France.
RINA est l’acronyme de Recursive Inter Network Architecture, dont on pourrait dire qu’il est l’avenir de ce que l’on appelle communément l’Internet. Son objectif est de faire communiquer tout objet connecté avec plus de simplicité et de sécurité qu’à l’heure actuelle.
L’Internet d’aujourd’hui est basé sur le protocole TCP/IP qui a été conçu dans les années 70 alors que personne n’imaginait ce que serait Internet cinquante ans plus tard.
De nombreuses études ont été menées ces cinq dernières années, afin d’appréhender les propriétés de RINA, de construire des prototypes et d’imaginer le déploiement.
Il faut maintenant passer de l’épure à l’action en créant RINArmenia, un centre mondial d’expertise chargé de distribuer la connaissance, de développer de nombreuses applications et de les déployer à l’échelle d’une nation.
Une équipe d’experts et de scientifiques va être constituée pour approfondir et distribuer la connaissance, avec l’ambition de former l’ensemble des ingénieurs à cette nouvelle architecture et de la mettre en œuvre dans tout le pays d’ici 18 mois.
RINA n’est plus un projet mais une nouvelle révolution qui entraîne des changements de paradigmes dans notre façon de penser l’internet. RINArmenia est l’initiative audacieuse de tout un pays pour montrer la voie. On peut espérer que RINArmenia montre l’avenir d’Internet
Le modèle en couches TCP/IP et le nouveau modèle inter-net work
Je souhaite aborder la dimension technique du sujet et présenter ce que j’ai compris.
Au début des années 1970, en particulier avec le minitel, l’information était envoyée bit à bit dans des circuits virtuels.
Louis Pouzin a conçu le datagramme avec son équipe à l’INRA, ancêtre de l’INRIA (Institut National de la Recherche Informatique et Automatique.
Dans ce modèle, l’information était découpée en petits paquets, qui partaient dans tous les sens pour arriver à destination sans présumer du réseau par lequel ces paquets s’achemineraient.
Partant de cette idée géniale du français Louis Pouzin, au MIT à Boston Vincent Cerf a développé les protocoles en couches sous le vocable TCP/IP.
Pour que les paquets arrivent à destination, il fallait leur ajouter l’adresse de destination et l’adresse de départ. Pour que si un paquet se perdait il soit rejoué.
Mais comme les paquets cherchent leur route de nœud après nœud, il n’est pas acquis que tous utilisent le même chemin, même si c’est le cas le plus fréquent. Certains peuvent arriver avant d’autres et pas dans le bon ordre. Donc il fallait les numéroter.
D’où le modèle d’internet en couches.
- La couche physique : l’internet peut prendre des fibres optiques, des câbles sous-marins, des satellites, des fils électriques.
- La couche MAC qui gère chacun des réseaux physiques.
- La couche IP est la langue commune à tous les réseaux. Elle a en charge l’acheminement des paquets dans le réseau. C’est le protocole utilisé par tous les paquets sur Internet.
- La couche TCP qui s’occupe de les numéroter et de rejouer ceux qui se sont perdus.
D’autres protocoles existent mais le couple TCP/IP représente la majorité des cas.
Des couches intermédiaires ont pour rôle le formatage des messages.
- La couche applicative, qui peut être http pour le web, Smt Pop 3 pour la messagerie, ftp pour le transfert de fichiers.
Donc un modèle théorique en sept couches, sachant qu’au gré des réseaux empruntés la quantité peut être largement augmentée. Chaque couche traversée se fait en s’acquittant de quelques octets d’en-tête supplémentaires qualifiés par Louis Pouzin de « poignées d’amour ».
Ce modèle correspond à l’internet initial, pour faire simple un internet pour quelques chercheurs qui s’échangeaient de l’information.
Mais aujourd’hui 6 milliards d’objets connectés et bientôt 20 milliards en 2020 vont s’échanger de l’information. Trois milliards d’individus, constamment le smartphone à la main, vont faire de même.
Le paquet d’informations passe de réseau en réseau, de serveur en serveur avec toutes ses couches jusqu’à l’arrivée. Ce système est très lourd.
Internet ou plus précisément IP est un système inter-network puisqu’il est par construction un protocole visant à interconnecter des réseaux de natures différentes.
Ce modèle n’est donc plus adapté. Il pourrait s’écrouler car il n’est pas fait pour tenir le choc face à l’utilisation, le mode de routage et la performance.
Et donc de grands penseurs ont imaginé un autre modèle. Le système RINA a été inventé par John Day. RINA a été conçu pour tenir le choc.de milliards de sollicitations.
Ce n’est pas un modèle en couches mais un modèle en sabot comme le qualifie Louis Pouzin.
Il ne s’occupe pas des couches d’informations, il s’occupe des intermédiaires entre deux réseaux. Le modèle propose entre autres un paquet qui n’enfle pas au fil des réseaux traversés, un modèle de routage robuste, une intégration des concepts de sécurité et d’identification et une gestion du nommage performante.
Forum ATENA incluant dans sa démarche une approche prospective avait le 28 juin 2010 organisé un événement sur ce sujet : « Quel futur pour le socle de l’internet ? »
https://archives.forumatena.org/quel-futur-pour-le-socle-de-l-internet
Quelle est la corrélation entre RINA et Open Root ?
L’internet est indépendant du nommage. Les machines fonctionnent par adresse IP.
IP version 4 : 4 octets. Cela donne une adresse du genre 192.28.10.7.
Les machines, les ordinateurs, serveurs, smartphones ou autres, ne connaissent que cela.
Mais les êtres humains préfèrent les .fr, .eu, .org comme par exemple Forum ATENA.org.
Org est la racine de premier niveau, Forum ATENA est une sous-racine.
Le .point org est géré par l’ICANN, société américaine de droit privé dépendant du « ministère » du commerce des États-Unis. Il ne s’agit pas d’une obligation. Pourtant la quasi-totalité des utilisateurs le croient. L’ICANN en profite.
Pionnier une nouvelle fois, Louis Pouzin a créé Open Root. Système de racines ouvertes non dépendantes de l’ICANN.
On peut rappeler que le nommage d’internet n’est pas nécessaire pour le faire fonctionner.
Et comme l’être humain préfère les noms de domaine, pour se repérer, que les fournisseurs de services ne veulent pas perdre de contacts à chaque évolution des adresses IP, des serveurs convertissent les adresses IP en noms de domaine. Cela s’appelle les serveurs DNS Domaine Name Serveur.
Si l’on adopte le modèle RINA, on refait tout. Donc on ne va pas demander la permission à l’ICANN et lui payer des centaines de millions de dollars.
Christophe Dubois-Damien
Président de l’Atelier Intelligence économique
Actionnaire d’Open Root
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