Une soirée Networking de haut niveau !

Forum Atena accueillait Mercredi dernier (23 janvier 2019) Antoine Michon pour une soirée autour des « Géants du numérique » suite à la publication de deux études que Paul-Adrien Hyppolite & Antoine Michon ont mené et édité pour la Fondation pour l’innovation politique en novembre 2018
 
Si les géants américains des nouvelles technologies sont tantôt adulés à l’occasion du lancement de leurs produits, tantôt vilipendés pour leur emprise sur notre vie quotidienne, leur usage massif des données personnelles ou le peu d’impôts dont ils s’acquittent, un sujet est resté jusqu’ici largement occulté : leur influence grandissante dans la finance internationale. 
 
Fortes d’un succès commercial sans précédent ces vingt dernières années, les entreprises phares de la « tech » ont accumulé d’immenses réserves de liquidités dans leurs trésoreries. À contrepied de leur image d’innovateurs de premier plan, elles ont fait le choix d’une gestion ultra-conservatrice de ce capital. Leurs trésoriers s’apparentent de fait davantage à des gestionnaires de méga-fonds obligataires sans risque que de fonds de roulement.
 
Ce phénomène de thésaurisation, sans égal dans l’histoire du capitalisme, prive l’économie de capitaux productifs et entretient la pénurie d’actifs sûrs. Des solutions existent pour ralentir cette accumulation de liquidités : renforcer le pouvoir des actionnaires dans l’allocation des profits afin d’encourager leur distribution, imposer aux « Big Tech » des contraintes propres à la régulation financière pour décourager la rétention de liquidités sur leurs bilans ou encore taxer davantage leurs profits pour limiter de facto le potentiel de thésaurisation à venir. 
 
Mais ces solutions ont toutes pour limite de s’attaquer au symptôme plutôt qu’à la cause du problème : des profits anormalement élevés qui résultent aujourd’hui davantage d’une monopolisation croissante des segments clés du marché des nouvelles technologies que de la poursuite d’un processus d’innovation, aussi exigeant qu’il a été par le passé. 
 
La mise en évidence de pratiques anticoncurrentielles, avérées ou soupçonnées, montre que les « Big Tech » n’hésitent plus à s’appuyer sur leurs positions dominantes pour évincer leurs concurrents, bloquer l’entrée de jeunes firmes innovantes et asseoir ainsi leur hégémonie aux dépens du reste de la société. 
 
Le cercle vicieux est manifeste : leurs immenses réserves financières croissent à proportion de ces entraves concurrentielles en même temps qu’elles les facilitent. Derrière cet inquiétant tableau, se révèle en creux l’incapacité chronique des autorités antitrust à agir dans un secteur où les modèles économiques défient leurs grilles d’analyse habituelles. 
 
Afin de recréer les conditions d’un environnement propice à l’innovation dans les nouvelles technologies, un durcissement et une adaptation de la politique de concurrence sont nécessaires. Cette transformation doit s’accompagner d’un renforcement des moyens et des compétences des autorités administratives, trop souvent dépassées par des pratiques anticoncurrentielles dont la technicité et la complexité ne font que croître. Enfin, des politiques proactives comme des mesures d’interopérabilité, de portabilité et d’ouverture des droits de propriété industrielle complèteraient utilement la démarche souvent réactive de l’antitrust. 
 
Trouver le juste équilibre entre rémunération des innovateurs d’hier et soutien aux innovateurs de demain demeure un exercice extrêmement délicat. Mais il est clair que le laxisme des autorités antitrust et la passivité des régulateurs en matière d’édification des normes et de schémas d’interopérabilité mettent en péril l’entrée sur le marché de jeunes entreprises prometteuses.
 
Pour poursuivre le débat, poussez ces idées vers une concrétisation, lisez ces deux livrets, accessibles et fort instructifs :
 
Et n’hésitez pas à réagir, débattre, proposer.
 

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Auteur: 
Philippe Recouppé - Président de Forum Atena

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