Édito : Divorce entre le capital et le travail à cause du numérique !

Nous voulons produire et consommer autrement. En utilisant les Big Data et les robots, nous pouvons produire la juste quantité au bon moment, au bon endroit en étant aussi économe que possible en ressources extractives, en ressources énergétiques et en ressources humaines.

« Travailler moins » va dans le sens de l’évolution de l’Homme. Il veut déléguer aux machines les tâches ennuyeuses, dangereuses, dégradantes ou hypercomplexes pour se consacrer à l’élévation de son âme et à l’enrichissement de son parcours de vie pour le bien de sa communauté.

Il est en train d’y parvenir. Mais, patatras : voilà que le couple « capital - travail » divorce après deux siècles de rapports difficiles.

Alors, préparons la suite à travers les think tanks : toutes les expertises sont bonnes à mettre en synergie. L’expertise technologique qui fait la réputation de Forum Atena est particulièrement nécessaire.

Pour produire aujourd’hui, il faut de moins en moins de « travail », mais pour commercialiser sa production, il faut avoir accès aux capitaux qui eux-mêmes donnent accès aux moyens de distribuer. La finance qui pilote cette chaîne de création de valeur ne connaît qu’un seul critère de développement : le profit.

Ainsi, il est possible de voir un investisseur affirmer, devant la forêt amazonienne en feu, dire qu’« il faut nourrir la population mondiale croissante et donc ouvrir de nouvelles terres agricoles ». Cet investisseur se dispense d’avoir une pensée transnationale puisque ce n’est pas son problème d’entrepreneur. Son problème, c’est rendre des comptes avantageux à ses bailleurs de fonds… Il met sa responsabilité de citoyen du monde en arrière-plan au motif que des autorités devraient lui signaler la limite à ne pas dépasser.

Les entreprises se robotisent pour améliorer leur compétitivité. Elles n’ont pas le choix : on ne lutte pas contre le progrès, on s’y adapte avant que d’autres ne le fassent à notre place. Mais, ce faisant, leurs salariés se meurent pour deux raisons. Ils ont le sentiment que leur job ne sert à rien et qu’il va à l’encontre de leur désir d’œuvrer pour un monde meilleur.

La notion de « travail » devient floue : disparition de la notion de métier au profit de la notion d’expertise et de tâches. La notion d’emploi devient elle-même floue : les entreprises préfèrent s’allouer les expertises dont elles ont besoin au moment où elles en ont besoin. De leur côté, les travailleurs, déçus par l’emploi, préfèrent proposer leur expertise là où elle semble utile. Cela permet de naviguer de projets en projets pour stimuler sans cesse leur expertise et enrichir leurs connaissances.

La démocratie se veut le garant du modèle de société que nous avons choisi. Pour cela, elle s’appuie sur des institutions conçues pour assurer la protection de la création de richesses telle que chacun la connaît et l’accepte. En l’occurrence : protection de la propriété privée et de ceux qui font tourner l’économie en créant de l’emploi.

A présent, les générations montantes ont une autre idée : elles veulent déplacer le curseur entre le bien privé et le bien commun parce que l’état de la planète et la désespérence social démontre que l’un ne va pas sans l’autre. Si réellement le système ne correspond plus à l’époque, il est préférable de le reconnaître et de préparer le modèle suivant. Nul besoin de s’enfumer, s’éborgner ou de casser des vitrines.

Peu à peu, le capital crée de la richesse quasiment sans travailleur : la richesse se concentre et la pauvreté s’éparpille sur la planète.

Par la volonté des générations montantes, l’économie devient circulaire. Mais pour que cette circularité fonctionne, l’activité des entreprises doit être organisée autour de cette circularité.

Cette capacité d’organisation doit être conduite de manière démocratique. Non pas à travers une démocratie « représentative » avec délégation inconditionnelle pour la durée d’un mandat au niveau national, mais une démocratie participative locale qui s’agrège de proche en proche jusqu’au niveau Européen et au-delà si possible.

Dès lors, un nouveau pacte social devient nécessaire. Il a pour but de réorienter la capacité d’initiative des citoyens vers les tâches dont la communauté a besoin.

Nous allons devoir le faire par nécessité : la qualité du bien commun devient un facteur majeur d’attractivité. L’attractivité devient la clef de la compétitivité puisqu’elle permet d’attirer des talents et enraciner des savoirs. En effet, si au 20ème siècle le challenge consistait à conquérir des marchés internationaux, à présent, il consiste à développer des produits et des services d’exception, ceux que l’on fabrique avec du talent et des savoirs.

Cela passe par une maîtrise du numérique et des monnaies nouvelle génération. Ce n’est pas avec les architectures obsolètes des GAFAM et des BATX que cela va être possible, mais avec des architectures plus sécures car plus distribuées.

Hommes et femmes du numérique, au travail : contribuez à l’élaboration de propositions, rejoignez des think tanks dont Forum Atena !

Venez comme vous êtes, avec qui vous voulez.

Auteur: 
Geneviève Bouché, Présidente de Forum ATENA

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