Le Mot du Président

Société Numérique, entre contrôle et opportunité, mondialisation et privatisation. Le Numérique déplace les règles / les lois, il les remplace, remet en cause la portée de leurs domaines d’application, chamboule le fragile équilibre entre puissance publique et intérêts privés.
Que valent aujourd'hui nos lois, la notion de souveraineté nationale, européenne,face aux Gafa / NATU et autres gazelles mondiales, la notion de pouvoir régalien a-t-il encore un sens ?

Que veut dire souveraineté si elle peut être débordée ? Qui fixe les règles, qui les imposent, de fait !
Que dit le dictionnaire : « Souveraineté : droit exclusif d'exercer l’autorité ».

Nos réflexions / actions, comme le nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles sont des tentatives louables de réponses à leurs positions nouvellement acquises.
Les technologies sont disruptives, des éléments de réponse des règlements et des lois ne sont dès lors que des réponses aux détournements proposées par les GAFA.
Comment les réguler ?
Que se passe-t-il quand Apple, pour défendre nos libertés, refuse de craquer la protection de ses produits ? Et que l’Etat qui s’y opposait finit par retirer sa plainte ?
Et que se passe-t-il quand Volkswagen trompe pendant dix ans les pouvoirs publics d’un certain nombre d’États ?
Dans l’un et l’autre cas, ce qui est posé, c’est la place, la portée (territoire) que l’on donne à la souveraineté, et le degré de responsabilité

Les multinationales défendent leurs intérêts sur le marché.
Mais les États s’adaptent-ils  ? Peuvent-ils s’adapter, peuvent-ils étendre leur souveraineté ?

C’est la panne !

Provoquées par les technologies, celles-ci se retournent pour proposer les solutions qu’elles ont elles-mêmes provoquées !

En effet, est-ce aux technologies d’assurer protection et libertés aux citoyens et à l'économie ?
Le chiffrement est-il normal ?
Hier, codiez-vous votre courrier ? Votre journal était-il codé, chiffré ?
Et pourquoi tout cacher ? D’où nous vient ce nouveau besoin ? La confiance a disparu, la transparence n’est plus une valeur, la défiance serait-elle devenue la règle ?
La liberté des correspondances n’est-elle plus un acquis ?
La surveillance généralisée des États développés, aux garde-fous allégés est-elle sans conséquence?
Les technologies de chiffrement sont-elles en mesure d’assurer une micro-souveraineté ?, sur quel territoire ? Celui d’une entreprise, les correspondances d’un groupe ? Entre tous ?
Selon les études menées sur le réseau TOR (entièrement chiffré,  alternative à l’Internet écouté) les principaux bénéficiaires sont les mafias, les trafiquants d’armes, de drogues, les terroristes… Et que dire des Backdoors, et autres logiciels espions, que dire, hélas, encore hélas, des systèmes de surveillance généralisée.
Les États n’assurent-ils  plus la sécurité des déplacements, des échanges ? Faut-il que des technologies propriétaires, aux mains d’entreprises privées, nous le proposent (à défaut de la réaliser) Le procès iPhone n’oppose pas seulement un constructeur, Apple, et un État les USA ? C’est la recherche d’une jurisprudence sans doute en grande partie mondiale sur la souveraineté d’un état sur son territoire, ou d’un constructeur sur l’objet technologique qu’il a vendu. Quelle réponse apportons-nous ?
Volkswagen paiera, car il a fauté, mais si Apple était obligé d’ouvrir son terminal, il l’ouvrirait sur tous les terminaux. Et s’il en est dispensé, est-ce alors Apple qui deviendra le protecteur des individus et des entreprises contre les méchants ? Contre les États et leurs services de surveillance ?
GAFA ou NSA qui nous lira ? Qui sera le Zorro, pardon le souverain ? 

Nous sommes au-delà des lois des États Nation. Ne nous y trompons pas, en face, les multinationales sont innovantes et sont donc nécessairement transgressive parce qu’innovante.

 

 

< Revenir à la newsletter

Auteur: 
Philippe Recouppé, Président de Forum ATENA

Ajouter un commentaire

Full HTML

  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Vous pouvez utiliser du code PHP. Vous devrez inclure les tags <?php ?>.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Filtered HTML

  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Tags HTML autorisés : <a> <em> <strong> <cite> <blockquote> <code> <ul> <ol> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.