Le mot du Président

La disponibilité du très haut débit en France reste une préoccupation forte, très forte, et malgré les déclarations optimistes des uns et des autres, la situation ne semble pas en voie de résolution.

Les causes sont complexes, mais la volonté de s’atteler à la tâche et de prendre les décisions, qui doivent aller, chaque fois dans la bonne direction, me semble manquer.
Prenons deux exemples assez basiques :

  • le prix de l’abonnement au service de téléphonie, il a augmenté, et il est aujourd’hui à 17,96€/mois. Certes, cela concerne de moins en moins de monde, mais touche des populations souvent fragiles. Et au profit de qui ? D’une caisse de financement du très haut débit dans les zones rurales ? Du financement de l’accès Internet pour les populations défavorisées ? NON ! Au profit d’ Orange, notre France Télécom national, en monopole de production sur cet accès.
  • le prix du dégroupage (c’est le prix que les concurrents d’Orange payent pour louer les lignes de cuivre de l’ADSL / VDSL) qui a lui aussi augmenté, et qui est même annoncé avec de nouvelles augmentations (de janvier 2012, où il était de 8,75€, il passera, en quatre étapes, à 9,45€ en janvier prochain). Appliqué sur des millions de lignes, 12 millions, chaque mois, cela fait un beau pactole (plus de 100 millions € annuel), au profit du même monopole, Orange.

Je ne veux pas ici critiquer un acteur contre un autre, ce n’est pas le propos, d’autant qu’Orange est le principal investisseur dans le très haut débit, mais ce n’est pas un bon principe de favoriser un acteur sur son activité de monopole, et encore plus d’autoriser l’augmentation d’un bien public essentiel (le cuivre, l’accès téléphonique fixe) au profit exclusif d’un acteur, et à la charge de ses concurrents.

Cela finance en partie les investissements d’Orange dans le Très-Haut Débit, mais cela ne fait pas un marché, sain, concurrentiel, ou les zones denses trouvent une solution à leur financement du très haut débit.
Comment le consommateur peut-il comprendre que le prix d’un abonnement en fibre optique (19,90 €), est quasiment le même que celui d’une bonne vieille ligne téléphonique (17,96€) ?
Le problème est encore le même avec la propriété du génie civil, qu’il soit aérien ou sous-terrain, qui sert de support au déploiement des câbles en fibre optique, et qui est encore la propriété d’Orange.

Ces exemples démontrent que les conditions d’une concurrence équitable sur le marché de l’accès fixe ne sont pas réunies aujourd’hui, c’est sans doute une des causes de notre retard dans le déploiement du très haut débit fixe.

Ce mot d’introduction ne devait pas rester sans réponse ! Vos réactions sont attendues, elles sont les bienvenues, elles seront publiées si vous nous donnez votre accord !
Et pour poursuivre le débat, nos prochains évènements vous attendent, avec notre soirée Networking au Sénat, avec Patrick Chaize, le 8 novembre, et nos tables rondes : Grand chambardement du numérique, troisième édition, le 6 décembre, puis  « Accès très Haut Débit Entreprise, quelles offres, quelles concurrences dans l’accès Fibre optique » le 15 décembre.

A très bientôt, débattons !

 

 


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Auteur: 
Philippe Recouppé, Président de Forum ATENA

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