Depuis le printemps dernier, L’Europe a adopté un nouveau règlement sur la protection des données personnelles, le RGDP, qui sera applicable en mai 2018.
Le projet de créer un espace de protection des données personnelles est important, encore faut-il l’accompagner d’un espace d’opportunités, d’innovations, de créations de nouvelles plateformes, pour de nouveaux services.
Protéger les citoyens européens est une chose, mais il ne faudrait pas que cette protection s’applique en premier lieu aux entreprises européennes, et que les GAFA puissent y échapper.
C’est un problème de souveraineté juridique ! Comme le démontre Olivier Itéanu dans son dernier livre, notre souveraineté juridique est remise en cause par les clauses contractuelles que les multinationales (GAFAM) nous font signer.
Alors que plusieurs jugements ont condamné des plateformes qui désignaient des tribunaux américains comme seuls compétents, ces plateformes n’ont pas modifié leurs conditions d’utilisation, indiquant par là, me semble-t-il, qu’elle n’entendait pas suivre les règles européennes.
Qu’en sera-t-il du nouveau règlement de protection des données personnelles ?
On peut craindre un comportement identique ! Et alors, les entreprises européennes seraient les premières exposées aux foudres des sanctions, ce qui ne serait absolument pas acceptable.
La situation de l’Europe est délicate, la protection nécessaire, mais dans l’équité.
Il est urgent de réaffirmer la souveraineté de l’Europe au niveau politique et juridique, des lois et règlements doivent s’y appliquer pleinement. .
Il est tout aussi urgent de réunir les conditions d’émergence de nouveaux acteurs des services Internet, et d’assurer la croissance de ceux qui existent déjà,
Souvenons-nous que Skype était européen, que Deezer l’est encore, comme Qwant, « notre » moteur de recherche, qui fonctionne remarquablement sans piller nos données personnelles …
Trop tard ? Non ! La situation n’est pas perdue ! Souvenous nous, en 2000, c’est AOL qui dominait ce marché naissant des services Internet comme Google les domine aujourd’hui, la situation peut encore évoluer, et elle évoluera, il faut seulement que cette fois nous sachions saisir les opportunités. Nous ne sommes qu’à une des étapes de la construction d’une nouvelle société numérique, l’Europe se doit d’y prendre toute sa place, et cette place ne doit pas être seulement celle des contraintes et des règlements.
Dernière minute :
Bravo à Olivier Iteanu pour son prix spécial du jury au FIC 2017 pour son livre « Quand le digital défie l'État de droit », il était notre invité lors de notre dernier Networking, la semaine dernière ! https://www.nextinpact.com/
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Bonne lecture, excellente année à tous, et à bientôt.
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