Le mot du président

Quelques éléments trouvés dans l’actualité, et qui m’interrogent, je les partage avec vous :

Microsoft appelle au déploiement d'une Convention de Genève numérique pour protéger les citoyens sur Internet (voir l'article). 

Pendant ce temps là, à Pékin, la Chine élabore un système informatique généralisé pour noter ses citoyens (déjà six millions de Chinois n’ont pu acheter un billet d’avion ou au train à grande vitesse parce qu’ils n’avaient pas payé leurs dettes, selon la Cour suprême chinoise) sur la base des informations financières et sociales des citoyens. Ils seront notés en fonction du paiement de leurs factures, du respect de la politique familiale ou de leur comportement sur Internet, selon certains observateurs et la presse chinoise. Là bas, le gouvernement cherche à disposer d’un moyen de déterminer des mérites plus généraux, comme l’attitude morale, l’orthodoxie des opinions émises sur les réseaux sociaux ou le patriotisme économique.

Le « Privacy Shield », signé l’été dernier entre l’Europe et les USA, facilite l’accès aux données stockées sur le territoire américain. Ainsi, les USA acceptent de mettre fin à une collecte indiscriminée de données… excepté s’ils sont confrontés à des motifs de sécurité nationale ou pour des « considérations techniques ou opérationnelles ».

Et chez nous ? Toute proportion gardée, l’exécutif français viens de décider la mise en place du fichier TES, pourtant refusé à plusieurs reprises ces dernières années. En cette période électorale, quel sens donner à ce nouveau déni de défense des libertés fondamentales ? Comment croire que la société va entreprendre son futur, innover, profiter d'un climat de confiance alors que les pouvoirs en place maintiennent l'état d'exception et ajoutent à cet état une défiance supplémentaire par la mise en place de ce fichier généralisé qui a si longtemps été refusé parce qu'il porte atteinte, précisément, aux libertés individuelles. Comment comprendre ces mesures à l'heure où l'Europe réaffirme la nécessité de protéger les données personnelles, ou la cour de justice de l’Union européenne réaffirme le besoin de préserver notre espace de liberté ?

Ne pourrions-nous pas avoir, ici, plus de mesures, de retenue, de réflexions, de recul ? Est-ce trop demander que de recentrer le débat sur nos valeurs, les défendre, et au premier rang desquelles : la liberté. C'est au pouvoir régalien qu’il revient de protéger la liberté de ses membres, et de bien positionner le curseur entre liberté indispensable et sécurité nécessaire. Ce n’est pas parce que les technologies numériques permettent bien des choses qu’il faut se les permettre. Et cela vaut pour les États comme pour les Gafas.

Pour finir sur une note plus positive : Le gouvernement indien propose à ses citoyens des antivirus gratuits pour ordinateurs portables et smartphones, dans le cadre de l'initiative Digital India ! Tiens, un pouvoir régalien qui assure ses responsabilités…

 

 

 


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Auteur: 
Philippe Recouppé - Président de Forum ATENA

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