Le courrier des lecteurs

Je réagis à votre tribune du 25/9 (Edito) concernant la concurrence dans les télécoms. Comme vous le savez sans doute de nombreux pays européens et non des moindres ont décidé de réduire le nombre de leurs opérateurs, Allemagne, Royaume Uni, Italie, Pays Bas. Notez aussi que les Etats Unis ont quatre opérateurs sur un territoire et un nombre de clients qui sont de la même dimension que L’union Européenne, qui elle en collectionne plus de cent. Il y a à l’évidence des synergies et des économies à faire en rationalisant l’organisation du secteur en Europe. Si nos opérateurs restent quatre garderont ils le poids nécessaire pour participer à cette consolidation en gardant leur contribution au développement du pays. On voit avec Alcatel ce qui peut arriver quand on a perdu sa bonne santé.

Sans nier l’intérêt de la concurrence et du passage à 4 opérateurs en 2012 qui a transféré plus de 6 milliards d’euros vers les utilisateurs (merci à Free et à l’Arcep !) si l’on raisonne à plus long terme on peut s’interroger sur l’intérêt d’enlever ces ressources aux opérateurs et de devoir financer les infrastructures par les impôts locaux ou nationaux. Comme vous le dites il n’est pas nécessaire de disposer de quatre infrastructures pour avoir quatre opérateurs, revenons donc au monopole des infrastructures comme au bon vieux temps du téléphone. 

Soyons un peu sérieux, il est normal de disposer de plusieurs infrastructures différentes si l’on veut stimuler la compétition entre opérateurs, mais n’en faisons pas trop, car il faut laisser aux acteurs les ressources nécessaires au financement de ces infrastructures qui s’amortissent sur des périodes longues, comme les réseaux électriques, ferroviaires ou d’eau. Ce n’est plus aux collectivités publiques de financer des investissements qui peuvent se rentabiliser avec les services. Organisons le secteur pour limiter les investissements mais conservons une intégration verticale qui permet aussi le développement des nouveaux services. Passer à trois opérateurs serait bon pour les citoyens, et bon pour les consommateurs qui en trouveraient le bénéfice au niveau des services.

Bien cordialement,


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Auteur: 
Olivier Voirin