René Girard, décédé le 4 novembre, est considéré comme un anthropologue, sinon un philosophe de la violence et des religions, avec une réflexion fondée sur un mécanisme central, le mimétisme. Il n’est pas connu pour ses travaux sur l’innovation, même si on comprend bien que l’innovation est le contraire du mimétisme. En 2006, il a publié avec Gianni Vattimo un livre intitulé Christianisme et modernité (entretiens menés par Pierpaolo Antonello, Flammarion 2009) qui explique comment, pour inventer la modernité, notre civilisation a pu se fonder sur des structures intellectuelles, économiques et sociétales nouvelles issues principalement du christianisme. Nous savons que le mécanisme d’innovation, et principalement le mécanisme d’acceptation sociale de l’innovation, est le fondement de cette modernité qui s’y alimente en richesse et en dynamisme au point de s’imposer maintenant comme un modèle sociétal universel.