Derrière le bitcoin, la révolution de la confiance ?

Sulfureux par ses relents de monnaie dédiée aux échanges opaques des marchés anonymes (« hidden market ») et des soupçons de blanchiment, le bitcoin aggrave son cas avec un cours extrêmement volatile objet de spéculation. Cette image bien peu reluisante ne doit pas occulter une mécanique - la blockchain - à même d’apporter la confiance dans les échanges.

Tous impactés
De fait elle rend obsolète le besoin en intermédiaires de confiance tels que les banques ou les notaires. Elle a la capacité de révolutionner l’immobilier, la finance, les télécoms, Internet et ses objets, le droit de propriété artistique (Verisart), la validation de diplôme (Holberton School à San Francisco) ou L’école supérieure d’ingénieurs Léonard-de-Vinci (ESILV), la justification de l’identité (Shocard) … Pour faire court : notre quotidien.

Députés et sénateurs se retrouvent le 24 mars pour en débattre, la Block Chain Conference va lui être consacrée le 10 février prochain à San Francisco. La start-up R3 est mandatée par un pool de vingt-deux établissements bancaires (dont Goldman Sachs, JPMorgan, Credit Suisse, Barclays, RBS, BBVA, UBS, Citi, Bank of America, Morgan Stanley, Commerzbank, Société générale … ) pour construire des applications commerciales s’appuyant sur les enregistrements de transactions.

Le Honduras développe un registre foncier sécuritaire sur la technologie blockchain pour être à même de garantir la propriété d’un terrain, les chambres de compensation bancaire voient vaciller leur raison d’être, les coûts et délais des opérations de back office sont fortement réduits grâce à l’automatisation.

Ça buzze dans les serveurs, ça bout dans les cerveaux, la blockchain est omniprésente.

Une histoire de blocs et de chaines.
Le cœur du système est un journal (ledger, en anglais) public où toutes les transactions depuis sa création sont consignées. C’est un registre infalsifiable qui renseigne sur qui est le propriétaire de quoi. Le journal fait foi, assure la reconnaissance des droits de propriété. C’est la « Blockchain ». Petit focus sur quelques points de ce journal public qui s’appuie sur les couples clefs publiques et privées chères à la cryptographie.

Dans l’économie classique ce journal est tenu par un intermédiaire : établissement bancaire, notaire. Avec la blockchain, le fichier est décentralisé auprès des utilisateurs ce qui le rend quasi infalsifiable.

Ensuite, les transactions se font directement entre pairs. Il n’y a plus besoin d’intermédiaire. Chaque détenteur de bitcoins communique sa clef publique en tant qu’adresse de manière quasi analogue à l’adresse mail. Lorsque quelqu’un souhaite envoyer des bitcoins sur cette adresse, il indique le montant, le destinataire et il signe avec sa clef privée.

Bien entendu, la transaction doit être validée. Le payeur est-il bien propriétaire des bitcoins dépensés ? Ces bitcoins n’ont-ils pas déjà été dépensés ? Le payeur ne va-t-il pas contester/rejeter l’ordre après exécution ? L’ordre est envoyé aux machines du réseau pour validation et report dans la blockchain grâce un traitement mathématique complexe mettant à rude épreuve les machines des volontaires en charge de l’opération, volontaires rémunérés par la création de nouveaux bitcoins. La complexité du calcul est telle que les machines se regroupent en pool. Cette opération de vérification, baptisée minage ou mining en anglais prémunit le système contre les fraudes, double utilisation d’un bitcoin ou reniement d’une transaction.

L’intégrité, la confidentialité et l’authentification des données sont ainsi garanties. On peut suivre les transactions en direct et au fil de l’eau sur le site https://blockchain.info/.

Revers de la médaille : le système est lent, très lent : là où Visa réalise 56000 transactions par secondes, la blockchain doit se contenter de 7.

Nous disposons avec les blockchains d’un mécanisme partagé où chaque transaction est publique et validée par la communauté tout en conservant l’anonymat des acteurs.

Est-ce que ce ne serait pas une voie pour créer la confiance sur les plates-formes Internet ?

 

 


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Auteur: 
Jacques Baudron, secrétaire adjoint Forum ATENA. - jacques.baudron@ixtel.fr

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